Pourquoi avez-vous décidé de devenir des Voisins Solidaires ?
Cela faisait quelques temps que nous voulions en tant que famille agir pour les réfugiés. Avec mon mari, nous nous sentions révoltés face à la politique d’asile en Belgique mais nous ne savions pas comment agir concrètement pour aussi impliquer nos enfants. Quand nous avons entendu parler du projet des Voisins Solidaires, nous nous sommes rendus à la séance d’information qui nous a convaincus de poursuivre.
Comment le matching s’est-il passé ?
Après avoir suivi une journée de formation, Convivial nous a contactés pour nous proposer de rencontrer Ragah et sa fille de 7 ans qui ont fui la Syrie et habitent à 10 minutes de chez nous. Nous étions un peu stressés à l’idée de rencontrer des personnes que nous ne connaissions pas. Comment cela allait-il se passer ? Est-ce que cela allait « matcher »? Au final, tout s’est fait naturellement. Directement, le courant est passé. Depuis nous nous voyons 2 à 3 fois par mois.
En quoi consistent vos rencontres et échanges ?
Nous avons demandé à Ragah ce qu’elle attendait des rencontres à venir. Elle nous a fait part de son souhait de pratiquer le français et de découvrir la Belgique. Nous nous sommes d’abord retrouvés une première fois à la plaine de jeux de notre quartier avec les enfants. La seconde fois, Ragah nous a invités à manger chez elle. Depuis nous alternons de simples rencontres pour échanger et discuter avec des excursions tous ensembles. Nous avons été par exemple à Technopolis et au Planétarium. Nos filles, qui ont presque le même âge, s’entendent très bien et aiment jouer l’une chez l’autre.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Nous avons mon mari, moi et mes enfants beaucoup appris. Tout d’abord sur nos préjugés. J’avais des idées préconçues sur la vie en Syrie. Par exemple, quand Ragah m’a parlé des écoles en Syrie, j’étais surprise de savoir qu’ils y faisaient beaucoup de musique. J’ai aussi été très frappée par le nombre de choses qui nous relient. Nous avons au final plus de points communs que de différences. Beaucoup de choses de l’ordre du l’humanité. Ragah est par exemple une maman qui a les mêmes questions, doutes et angoisses que moi pour ses enfants. Enfin, cette expérience apporte beaucoup à ma fille et mon fils. Pour eux, c’est une véritable ouverture à la différence. Les migrations, les Réfugiés, la Syrie, … tous ces mots ils les entendaient dans les médias, à l’école. Aujourd’hui, ils comprennent mieux. Ce ne sont plus des mots lointains et abstraits.
Recommanderiez-vous à d’autres de devenir des Voisins Solidaires ?
Oui sans aucun doute. Pour nous, c’est une très belle rencontre et une expérience enrichissante. La seule difficulté rencontrée parfois est la barrière de la langue mais avec un bon dictionnaire en ligne, on s’en sort très bien. Le défi sera peut-être de maintenir ce rythme car nous sommes tous très vite pris par nos emplois du temps. Il nous importe de continuer à préserver ces moments. D’ailleurs, cette expérience est aussi très riche à ce niveau-là. Ces moments avec Ragah et sa fille nous permettent de remettre l’essentiel sur la table, les choses à leur place.